Alan souhaitait rentrer chez lui dès la sortie de Marina à l’hôpital. Il acheta les billets d’ailleurs à cet effet. Au lendemain pourtant, ils n’arrivaient pas à quitter la maison. Alan demanda des explications et sa famille lui apprit qu’on était en plein « peyi lock ». Des barricades étaient érigées partout, les voitures ne pouvaient circuler sans devenir les cibles de protestataires qui les criblaient soit de jets de pierres ou de balles selon l’heure. Pour ses parents, il n’était pas prudent d’exposer Marina à ce genre de situation. Il fallait mieux attendre un aller-mieux.
Deux jours plus tard, la situation s’était aggravée. Personne ne pouvait sortir et en plus, des tirs nourris se faisaient entendre à toute heure du jour et de la nuit. Alan s’impatientait et prenait peur. Il paniqua littéralement lorsque dans la soirée, Marina commença à se plaindre de douleurs abdominales. Il voulait encore une fois courir à l’hôpital mais une nouvelle rafale de tirs l’en dissuada. Alan pria Marina de résister un peu en espérant qu’au lendemain, ils auraient un créneau de paix pour pouvoir joindre le centre hospitalier.
Durant toute la journée pourtant, aucune amélioration ne vint. Dans la soirée, Marina souffrit amèrement. Alan passa outre les interdictions familiales et prit une voiture pour emmener sa femme voir un médecin. A chaque artère, Alain qui l’accompagnait, dut payer aux « chefs de file » pour leur faciliter le passage. Marina continuait de crier et de souffrir atrocement.
Le premier centre qu’ils trouvèrent ne put les recevoir faute d’électricité. Alan dut aller plus loin et cette fois, il s’est fait accompagner de deux des « chefs de file » qui se tenaient aux portes de la voiture comme des porte-drapeaux pour qu’Alan puisse arriver à destination.
Finalement, Alan trouva un centre qui put les recevoir. Le temps pourtant de sortir Marina de la voiture, elle avait perdu connaissance et saignait abondamment. Les médecins s’activèrent rapidement autour de la patiente alors qu’Alan priait pour qu’elle s’en sorte.