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Les États-Unis, la risée du monde pendant quelques heures

Temps de lecture : 3 minutes

Mis à jour le 13 janvier 2021 à 9h57

Olympus has fallen est le titre de l’un des récents sagas vantant l’esprit patriotique américain à l’épreuve de tout, quitte à combattre seul un bataillon d’assaillants logistiquement et lourdement supérieurs. Ce titre aurait tout à fait pu être attribué à une histoire d’anarchie, celle de l’irruption au Capitole des protestataires Trumpistes le 6 janvier 2021.

Pour ceux qui ont été au moins une fois de leur vie dans les parages du Capitole Hill savent à quel point c’est difficile de s’approcher de l’enceinte, symbole du pouvoir législatif, tant la police accréditée à la sécurité de ce bâtiment est pointilleuse sur les règles. Pourtant, cela n’a pas empêché en ce 6ème jour de l’année 2021 l’irruption de centaines de protestataires pro-Trump pour pertuber une séance législative validant l’élection des deux sénateurs démocrates au Congrès donnant du même coup l’avantage au « parti Bleu » (Parti Démocrate).

Si cet événement a choqué certains, ceux qui ont suivi l’actualité américaine depuis les primaires savaient que la capitale américaine était en proie à des émeutes importantes bien avant les élections car à maintes reprises, le président sortant Donald J. Trump avait martelé (à tort) une grosse faille du système postal largement utilisé et qu’il incitait ses partisans à descendre dans les rues pour dénoncer cette « massive fraude ». Le 45ème président est allé jusqu’à menacer son vice-président de ne pas présider la cérémonie. On doit aussi aux services de sécurité de Washington D.C., une clarté à rivaliser avec celle qui aveugla Ray Charles ; comment détecter une arrivée massive de miliciens – visibles avec leur casquette rouge – et ne pas s’attendre à une tentative d’irruption dans le Congrès le jour de la validation des votes alors que leur leader avait appelés à marcher sur le Congrès ? Personne n’est parfaite, parfois on ne veut juste pas agir. Tout comme le nombre d’arrestations complètement insignifiant comparés à ceux perpétrés lors des manifestations Black lives Matter.

Après le vandalisme du Capitole, des partisans de Trump ont pénétré dans le manoir du gouverneur de l’État de Washington. Plus de peur que de mal car le gouverneur et sa famille ont été mis en sécurité. On ne peut pas dire autant pour les équipes de journalistes postés près du Capitole, qui plus tôt, ont assisté impuissants à la destruction des caméras et du matériel qu’ils se sont vu confisqués.

Hier encore, l’administration américaine, donneur de leçon par excellence, qui pouvait être d’une insolence si subtile que l’on essuyait leurs insultes pendant plusieurs jours avant de se rendre compte qu’on était mortellement blessé est aujourd’hui devenue l’égale des administrations des « républiques bananières » et ce n’est pas le 43ème Georges W. Bush qui nous persuadera du contraire:

« This is how election results are disputed in a banana republic – not our democratic republic. I am appalled by the reckless behavior of some political leaders since the election. »

Statement by former President George W. Bush

Son de cloche différent chez les spectateurs extérieurs, qui eux, ont accueilli cet événement avec humour en sortant leurs meilleures vannes comme la note du ministre des affaires étrangères vénézuélien, Jorge Arreaza sur Twitter:

À l’avenir quand vous suivrez un FLASH-info de protestataires pénétrant de force dans une enceinte étatique pour interrompre une séance législative ou pour un coup-d’État, souvenez-vous que le 6 Janvier 2021, les États-Unis, gendarme du monde libre, sont aussi passés par là. On retiendra aussi que leurs institutions avaient repris leur marche après seulement quelques heures de défaillance.

À propos de Rodney Zulmé

Je suis Rodney Zulmé, rédacteur du groupe Balistrad. Passionné de scénarios et de thrillers. Chaque jour est une vie, à travers l'écriture, travaillons à la beauté des choses.

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