Wismy Faustin est peintre, sculpteur et illustrateur. À l’instar de beaucoup d’autres artistes, il porte en lui la détermination de celui qui croit en son art. Riche en talents, Wismy a mis la peinture au goût du jour en mettant des mouvements dans ses toiles.
Les jeunes, de Petit-Goâve surtout, se jettent de plus en plus dans le bain de l’art. Wismy Faustin est de ceux-là. À l’école, c’est là que tout a commencé pour lui. Il était un enfant à mettre au clou. Il dessinait sur tout ce qui se trouvait près de lui. Bancs, murs, du moment qu’il avait besoin de libérer ses fantasmes. Il faisait du 3e art une thérapie. En retour, les responsables de son école le punissaient et le renvoyaient chez lui.
Cependant, la peinture et le dessin s’imposaient de plus en plus à lui. Ces deux passions le travaillent depuis son plus jeune âge et le faisaient ressentir une émotion. Cela continue jusqu’à présent d’ailleurs.
«La peinture, c’est une réjouissance, elle me met à l’aise. D’ailleurs, je suis né pour peindre», déclare-t-il.
Wismy Faustin voit le jour à Vallue, 2e section communale de Petit Goâve où il fit ses études primaires. La première partie de sa scolarité bouclée, il rentre au cœur de la ville de Faustin 1er, où il poursuit ses études classiques au lycée Faustin Soulouque. Quoique cela, l’artiste a gardé au frais son objectif. Peindre pour le reste de sa vie. Voulant atteindre les sens de l’esthétisme et de soigner ses travaux, en 2015, il suivit un séminaire avec Roody Saincila, un atelier qui a modelé son art et ses obsessions. Autant dire que ce sont ses aspects qui ont contribué à la genèse de la carrière qu’on lui connaît aujourd’hui.
D’ici là, il pensait qu’il y avait plus urgent à accomplir, malgré les sacrifices qu’obligent la peinture et le dessin, en ce qui a trait aux prix élevés des matériels. « C’est vrai que les matériels sont chers et limitent certains de mes travaux. Cependant, avec le peu de moyen que j’ai et la collaboration de certains amis, je me laisse guider par mon amour pour l’art», soutient l’actuel élève en NS4. À cet effet, l’artiste propose de se mettre en condition pour donner du piment à ses œuvres.
C’est ainsi qu’en janvier 2020, il a organisé dans sa ville natale, un événement baptisé : la vie en couleurs. Dans cette activité de grande envergure, il y a eu des roulements de tambour, récital poétique et la danse. Lors de cette messe culturelle, le peintre Wismy a fait une exposition de ses meilleures œuvres artistiques, et a réalisé un tableau en 15 minutes. La toile étant demandée par plus d’un, il a fait une vente aux enchères à la fin de l’activité. En plus, ses tableaux ont été déjà exposés au Marathon de lecture à LIVAKTE et à d’autres festins d’art.
Bien connu du public petit-goâvien, Wismy a déjà plusieurs tableaux à son actif. Art récupération, sculpture, paysage, caractérisent ses toiles, dont le fond importe que la forme. Dans ses toiles, l’artiste peint sa vie, celle de ses proches, ses moments de gloire et de tristesse. Il se bat pour une revalorisation de la culture haïtienne en général. «Je veux bannir ce mythe qui veut faire croire que les peintres sont des fous.», martèle le président de Harmon’art création.
Parallèlement à la peinture et le dessin, il a d’autres cordes à son arc. À l’aube de ses 21 ans, Wismy est graphiste, récupérateur, illustrateur et éditeur chez les éditions Envi (Enfants du village). Aussi poète, la parution de son premier recueil de poèmes est prévu pour le mois d’Avril. Jeune artiste ambitieux, il a créé Wis’arts, un atelier qui accueille des jeunes qui souhaiteraient évoluer dans la musique, la danse, le théâtre, la sculpture et la peinture. De plus, Il compte créer une boutique en ligne pour la vente des plaques d’honneurs, médailles, banderoles et des produits artisanaux. En attendant la concrétisation de ses rêves, il continue de réaliser des formations pour les enfants de 6 à 11 ans de Petit-Goâve.
S’inspirant de Jean-Michel Basquiat, Picasso et Leonard de Vinci, qui sont ces trois peintres préférés, l’artiste n’a pas dévié de ses intentions premières. Il n’a pas hésité par moment à donner une autre couleur à sa peinture. À la fois exigeant et déterminé, Wismy progresse sans fanfaronnade, en insistant beaucoup sur la nécessité de créer un public plus large notamment à travers les réseaux sociaux.
In fine, il faut signaler que, Wismy Faustin ne vend plus ses toiles. Ses fans pourront les admirer chez lui ou dans les expositions qu’il aura à réaliser dans les prochains jours. Raisons : «Les gens ne protègent pas les tableaux, ils veulent t’encourager, ils les achètent. Mais il les maltraitent. Allez chez eux, et vous verrez les tableaux dans un coin, abîmés par la poussière.» Se désole-t-il. «D’autant en plus, je considère mes pièces comme des bébés. On ne vend pas ses enfants», s’amuse-t-il à répéter. Décidément, il y a fort à parier, l’étoile sera filante.
Jessica Nazaire
nazaire.jessica@yahoo.com