mardi , 15 octobre 2024

AMES SŒURS [Partie 4 – FIN]

Temps de lecture : 3 minutes

– « Je ne pouvais pas mourir sans dire la vérité à mon mari. J’avais su pour lui et Freda dès le début. J’étais heureuse et soulagée de savoir qu’il n’allait pas se retrouver seul avec les enfants à ma mort. J’avais mené ma petite enquête sur sa maîtresse et en découvrant quel type de personne elle était, j’avais décidé de ne pas faire de scène et de les laisser se connaître un peu plus. Elle était plus jeune que moi certes, mais elle avait tout d’une bonne épouse et d’une bonne belle-mère. 

Le jour où mon médecin m’avait appris qu’il ne me restait pas trop longtemps à vivre, je m’étais empressée de rentrer en contact avec Freda pour lui exposer la situation. Elle m’avait paru très sympathique et m’avait tout de suite plu. 

Je lui avais expliqué dans les moindres détails, ce que j’attendais d’elle avant et après ma mort. Je l’avais par la même occasion invitée à se joindre à nous à l’île-à-vache pour notre week-end en famille, que j’allais demander à Cahen d’organiser, pour qu’elle puisse rencontrer les enfants. J’avais insisté pour qu’elle vienne accompagnée parce que j’avais besoin de voir à quel point elle comptait pour Cahen. J’avais besoin de voir comment il réagirait s’il la voyait dans les bras de quelqu’un d’autre. 

Freda ne pouvait pas croire à ce qu’elle entendait. Au début elle était réticente et s’était montrée méfiante jusqu’à ce que je la fasse rencontrer mon médecin qui lui avait confirmé mon état de santé. Elle avait fini par accepter de faire partie de mon plan et m’a fait savoir qu’elle comptait venir sur l’île avec son ex. Il lui devait un service et était par la même occasion la personne parfaite pour tester les nerfs de Cahen. Elle aimait profondément Cahen et ne pouvait pas rater l’occasion de faire partie intégrale de sa vie».

*******

-Claire s’était éteinte sans me dire quel était son plan pour Freda et moi. C’était le cadet de mes soucis à ce moment-là. Je pleurais le départ de ma femme et je détestais Freda de m’avoir caché la situation pendant tout ce temps. Je ne lui faisais plus confiance et la suspectais d’avoir accéléré la mort de mon épouse.  Elle avait essayé à plusieurs reprises de me contacter mais je l’envoyais balader à chaque fois que l’occasion se présentait. 

Deux longues années s’étaient écoulées après les funérailles de Claire. J’ai été déposé des fleurs fraîches sur sa tombe et j’avais trouvé Freda qui se recueillait là-bas. Elle tenait la main d’un petit garçon, mignon comme tout, avec de grandes oreilles comme les miennes. Il n’avait pas plus que deux années et en les voyant, mon cœur avait fait un bond dans ma poitrine. C’était, à coup sûr, mon fils. Dieu seul sait combien j’avais prié pour en avoir un mais j’avais raté ses premiers moments à cause de ma rancune. 

À partir de ce moment, j’avais tout fait pour reprendre contact avec Freda  et essayer de renouer avec elle non pas uniquement pour mon fils mais parce qu’au plus profond de moi je savais que j’avais besoin d’elle, que je l’aimais et que je n’avais jamais su comment procéder pour l’oublier. 

Mes filles adoraient leur petit frère et voulaient que l’on vive tous ensemble sous le même toit. 

En été, sous un ciel étoilé comme Freda aime, je lui avais faitune demande en mariage, au milieu de bougies et de pétales de roses. N’était-ce pas pour respecter la dernière volonté de Claire, elle aurait dit non car quelque part en elle, elle n’avait pas encore réussi à me pardonner mon absence au moment oùelle avait le plus besoin de moi dans sa vie. Pour notre plus grand bonheur, le mariage avait été célébré assez rapidement et nous avions emménagé dans notre nouvelle maison avec nos enfants. Notre famille était épanouie.

Ma maîtresse était devenue ma femme parfaite. Et je savais que là où était Claire elle était heureuse de nous voir aussi soudés et amoureux. Comme quoi, il avait fallu l’intervention de mon épouse pour me réunir avec mon âme-sœur ». 

FIN. 

À propos de Justine Isaac

Je suis une Cayenne passionnée de l'écriture et de la lecture.

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