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Question épineuse

Temps de lecture : 4 minutes

Mis à jour le 25 novembre 2021 à 13h32

Depuis le fameux rendez-vous au resto, Hans invitait régulièrement Lydia à sortir. Il y eut des séances de cinéma, des concerts et même des fois il incluait Aline dans ses invitations. La petite fille ne perdait jamais l’occasion de raconter à ses camarades que celui que tout le monde appelait « monsieur Neptune » était l’ami de sa maman.

Un dimanche, Lydia l’invita même à venir partager le repas avec sa fille. Hans accepta avec joie. Il arriva les bras chargés apportant vins, desserts et sucreries pour Aline. Alors que sa mère s’affairait à la cuisine, Aline prit plaisir à questionner Hans en bon inquisiteur.
-Est-ce que tu vas chez tous les autres enfants, lui demanda Aline tout en prenant une grosse bouchée de barbe-à-papa.
-Non, je viens seulement chez toi.
-Pourquoi ? Parce que je suis la seule à ne pas avoir de papa à la maison ?
-Parce que j’aime beaucoup ta maman et que je suis son ami, répondit Hans sans se laisser décontenancer.
-D’accord. Tu vas venir à la maison chaque jour, demanda Aline faisant du coq à l’âne.
-Si ta maman m’invite. Est-ce que tu veux que je vienne chaque jour ?
-Si tu apportes toujours de la barbe-à-papa, d’accord.
-C’est noté, répondit Hans en riant.
-Qu’est-ce que j’ai raté, demanda Lydia voyant Hans rire.
-Votre fille vient de m’inviter à venir tous les jours chez vous à condition que j’apporte toujours de la barbe-à-papa, répondit-il.
-Aline, dit Lydia en fronçant les sourcils….
-Pas la peine de la gronder, l’interrompit Hans. Mes nièces feraient pareil. Cette génération sait ce qu’elle veut.

Sur ces entrefaites, Lydia les emmena tous les deux dans la salle où ils dinèrent dans une ambiance cordiale. Après quoi, ils regardèrent un film à la télé au cours duquel Aline s’endormit et Hans se fit volontaire pour la porter au lit. Lydia lui indiqua le chemin et attendit qu’il revienne au salon.
Tandis qu’il s’acquittait de sa tâche, Lydia s’interrogea sur la tournure que prenait cette relation. Pour elle, il était encore trop tôt. Elle le connaissait à peine et il y avait Alan. Alan, qui malgré tout, elle n’avait pas encore oublié. Elle ne voulait plus d’imbroglio, plus d’erreurs. En même temps, Lydia ne voulait pas rater une occasion d’avoir dans sa vie un homme extraordinaire parce qu’elle avait peur de prendre des risques.

-Votre fille est adorable, lui dit-elle interrompant ses réflexions.
-Merci, dit Lydia simplement.
-Quelque chose me chiffonne cependant.
-Quoi donc ?
-Pourquoi Aline porte votre nom de jeune fille si votre défunt mari est son père ? A moins que je ne me sois trompé, est-ce que votre mari est effectivement le père d’Aline comme je l’ai cru ?

A cette question, Lydia ne sut quoi répondre.
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Alan et Caroline étaient en froid depuis que ce dernier avait découvert l’existence Aline. Ce dernier reprochait à Caroline de ne pas l’avoir mis au courant. Celle-ci rétorquait que ni lui ni Lydia n’avait eu le courage de lui dire ce qui s’était passé réellement entre eux. Alan finit par tout lui avouer depuis son voyage en Guadeloupe jusqu’à la nuit qu’ils avaient passée ensemble après la mort d’Harry. Caroline lui fit remarquer cependant qu’Aline pourrait être aussi la fille d’Harry. Alan, néanmoins, voulait en avoir le cœur net. Caroline rentra sans savoir quand Alan avait prévu de venir dans le pays. Deux jours après sa venue, Caroline alla voir Lydia pour lui apprendre ce qui s’était passé. Elle n’eut pas le temps de le faire puisqu’en arrivant, Hans était déjà sur place. En dépit du mutisme de Lydia sur le père d’Aline, Hans continuait à venir la voir régulièrement.

-Caro, dit Lydia, tu arrives à temps. Je te présente Hans Neptune, le directeur de l’établissement d’Aline.
-Enchantée, dit Caroline en tendant la main à Hans. Je m’appelle Caroline Alexis.
-Je suis content de rencontrer la marraine d’Aline enfin, répliqua Hans.
-Oui, c’est ma marraine, réagit Aline fièrement. Qu’est-ce que tu m’as apporté ninnaine ?
-Aline, la gronda Lydia.
-Allons, répliqua Caroline. Elle sait que je vais quand même lui apporter quelque chose.
-Il fallait qu’elle attende que tu le lui donnes, répondit Lydia.
-Ne sois pas si sévère avec elle.

Alors que les deux femmes échangeaient, Aline avait déjà changé de sujet et racontait Hans comment c’était déroulé sa journée de classe. Perdus chacun dans leur dialogue, personne n’avait remarqué que la porte était restée ouverte. Aline continuait de discuter avec Hans. Finalement, elle lui demanda de la porter ce qu’Hans fit avec plaisir. Caroline se pencha vers Lydia pour lui faire remarquer combien Hans s’entendait bien avec Aline. Lydia et Caroline souriaient tandis qu’Hans et Aline riaient aux éclats. Ce fut cette belle scène qu’Alan retrouva alors qu’il arrivait chez Lydia. Il n’avait prévu personne de son arrivée pas même sa famille. Après avoir récupéré son maigre bagage à l’Aéroport, il prit un taxi en direction de la maison de Lydia et il vit Aline dans les bras de cet inconnu sous le regard attendri de Lydia et de Caroline.

-Visiblement, je dérange, dit-il pour attirer leur attention.
-Alan, s’exclama Lydia. Qu’est-ce que tu fais là ?
-Je suis là pour te parler. Nous avons des choses importantes à nous dire.
-Je ne comprends pas.
-Tu comprendras plus tard. Peut-on discuter ?, dit-il en désignant Hans du doigt. Ou monsieur est-il déjà de la famille et peut entendre mes questions ?

Hans ne sut pourquoi en voyant arriver Alan, il ressentit une pointe de jalousie. Et la réaction de Lydia en voyant le dénommé Alan lui confirma qu’il y avait anguille sous roche. Il adopta néanmoins une attitude gentleman.
-Lydia, si vous voulez je peux partir. Je peux revenir plus tard ou demain sans problèmes, lui dit-il.
-Quelle attitude chevaleresque, siffla Alan cynique.

Lydia ne sut quoi dire aux deux hommes qui la regardaient tous les deux avec intensité. Caroline de son côté, détourna l’attention d’Aline du beau monsieur en lui proposant une promenade en voiture.
-Alors Lydia, que décides-tu ?, s’empressa Alan. C’est si difficile de congédier monsieur…
-…Hans Neptune, répondit ce dernier. Et vous êtes ?
-Alan Marcellus. Un habitué de la maison. Quoique j’aie l’impression que sur ce point, vous n’avez rien à m’envier maintenant.
-Aurait-il d’autres points sur lesquels je devrais vous envier monsieur Marcellus ?, répliqua Hans offensé.
-Ça suffit messieurs, cria Lydia.
-Bien Lydia. Je m’en vais. Je vous laisse discuter avec monsieur Marcellus. Visiblement, vous avez du mal à choisir.
Hans s’en alla et Lydia ne fit rien pour le retenir. Alan le regardait partir d’un air triomphant et rentra d’autorité dans la maison. Lydia sut à cet instant que les problèmes commençaient.

À propos de Vanessa Dalzon

Je suis Vanessa Dalzon, journaliste ayant fait des études en Droit. Auteure.

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