samedi , 20 avril 2024

Le Fiasco de la sélection U23 à Guadalajara

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Alors que la vague #FreeHaiti continue de faire son chemin en ramenant plusieurs figures internationales à la cause ; faisant naître un espoir de changement, les instances dirigeantes ont quand même trouvé le moyen de nous indigner davantage. Le pire, ce fut dans ce que les Haïtiens considèrent comme leur sport roi.

13heures 30, El Estadio Jalisco est toujours aussi grandiose. Son grand pré est baigné de lumière et ses tribunes sont heureusement vides. Heureusement ? En effet, dans ce décor qui a vu l’apogée de la génération de Platini, de Giresse et de Luis Fernandes un 21 juin 1986 au détriment du Brésil emmené par Socrates, Zico et Rivelino lors des Quarts de Finale de la Coupe du monde 1986, on a assisté à un triste spectacle dont certains diront le plus triste du football haïtien.

Pour une fois, ce n’était l’arbitrage, ni un écart de niveau qui nous avait pfait du tort et vous allez comprendre très vite la raison. Sous le soleil de Jalisco, les deux équipes sont concentrées. Les hymnes sont entonnés par les joueurs comme des jeunes soldats partant à la guerre… Une chose retient l’attention, un des joueurs de la sélection haïtienne, qui se trouve être le capitaine de la sélection, Odilon Jérôme, portait un maillot vert fluorescent au dossard 20 alors que son short comporte le #3. Est-ce une farce de mauvais goût ?

Ah voilà que le commissaire au terrain de la CONCACAF lui demande de se changer. C’est alors avec l’aide d’un membre du staff technique, il met son maillot fluorescent à l’envers – sur son maillot rouge. Une question survient rapidement : pourquoi diable porte-il des gants alors qu’il n’est pas un gardien de but ? Au moment du coup d’envoi, quand l’arbitre américain de la rencontre comptait les joueurs, tout devenait clair. Haïti jouait en infériorité numérique.

Les moins de 23 ans débutaient le match avec dix joueurs et aucun remplaçant. Pour cause, le reste de la sélection n’était arrivée que la vieille du match et les autorités mexicaines réclament un test de covid-19 plus de 24 heures avant le match pour être éligibles pour les rencontres. L’entraineur de la sélection, Webens Prinsimé dit ‘’Itala’’ a dû aligner contre Honduras Odilon Jérôme au poste gardien de circonstance. Néanmoins, sa détermination n’a pas pu stopper les vagues honduriennes. Les centre-américains ont gagné tranquillement sur le score de 3-0. Pire encore, le leader de la défense, Djimy Bend-Alexis – un des héros de la Gold Cup 2019, s’est fait exclure à la 92e minute et sera donc suspendu pour la prochaine rencontre face aux Canadiens prévu ce lundi 22 mars.

Un jour plutôt, les dépêches présageaient déjà le pire. Sans nouvelle d’Alexandre Pierre (gardien de RCSA) ajouté à l’absence de Marc Emy Florestal, la délégation haïtienne des moins de 23 ans, ne comptait sur place qu’un portier en l’occurrence Alan Jérôme. Ce dernier fit son apparition en seconde période de la rencontre pour tenter de sauver les meubles.

Le football haïtien, paralysé à cause de la pagaille administrative laissée par Yves Jean-Bart ou par d’autres acteurs du système n’est pas une nouvelle. Les retards dans la divulgation des convoqués pour des matchs internationaux ne sont pas non plus une nouvelle. Cependant, arriver éparpillé et sur la pointe des pieds dans un tournoi décisif international, c’est vraiment atteindre le fond du trou de la honte.

Entre de piètres explications qui arrivent par compte-goutte, le comité provisoire de la FHF se terre. Il faudra chercher une issue rapide aux problèmes organisationnels récurrents afin de pouvoir espérer une qualification pour une compétition qu’Haïti n’a jusque-là pas encore disputé.

Ce n’est pas que l’image du staff d’une sélection, ni celle des quelques personnes du Comité provisoire de la Fédération Haïtienne de Football qui est ternie. C’est bien plus que cela. C’est l’avenir- comme le dirait Frantz Duval – du football haïtien qui s’est peut-être joué ce 19 mars 2021 à Jalisco.

À propos de Rodney Zulmé

Je suis Rodney Zulmé, rédacteur du groupe Balistrad. Passionné de scénarios et de thrillers. Chaque jour est une vie, à travers l'écriture, travaillons à la beauté des choses.

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